Samstag, 28. Juli 2007

E poi...

J'ai quitté la Suisse sans regarder derrière moi, avec le sentiment de commencer une nouvelle vie. Mon travail de musicienne me plaisait beaucoup, c'est vrai, mais j'avais souvent l'impression de vivre grâce à des "petits boulots", quelque chose qu'on peut faire tant qu'on est jeune. J'aurais bien aimé avoir un poste fixe dans un orchestre, mais je n'avais pas l'agressivité ni le niveau nécessaire pour faire face aux concours d'orchestre. Beaucoup de mes amis musiciens, très doués, couraient d'un concours à l'autre sans arriver à avoir de place.
Avant de partir, je me suis inscrite à un master en musicothérapie à l'université de Venise. Ce métier, que je ne connaissais pas vraiment (je m'en suis rendue compte quand j'ai commencé mes études) me paraissait un bon moyen pour rester en contact avec la musique. J'avais l'intention de continuer à enseigner le violoncelle, tout en recommençant petit à petit à jouer.
Et puis... rien ne s'est passé comme prévu. Une semaine après le déménagement, l'université de Venise a appelé pour annoncer que le début du master était repoussé de presque un an. Je n'ai trouvé aucun élève de violoncelle. J'ai commencé un autre cours de musicothérapie, un "post-grad" à Bologne, où je devais me rendre trois jours par mois. J'ai trouvé un travail intéressant dans un laboratoire de psycho-linguistique. J'ai essayé plusieurs fois de me remettre à jouer du violoncelle, mais à chaque fois les douleurs de mon poignet se réveillaient.
Sans m'en rendre compte, j'ai complètement coupé les ponts avec tout le côté "professionnel" de la musique: j'ai appris à improviser (j'ai encore des progrès à faire dans ce domaine, mais quand on vient du Conservatoire ça n'est pas facile!), j'ai appris à communiquer musicalement avec des personnes en difficulté, j'ai fondé une chorale (dont certains membres ne savaient même pas lire les notes)... et à chaque fois que je racontais mon histoire à un musicien professionnel, je sentais un mouvement imperceptible de recul, comme si j'étais contagieuse, ou que j'avais en quelque sorte trahis... trahis quoi, je ne le sais pas. Heureusement, le monde "professionnel" de la musique ne croisait presque jamais ma route.
Je ne sentais pas de manque, j'étais bien dans ma nouvelle vie. J'ai découvert le bonheur de la vie à deux, je me suis fait de nouveau amis, j'ai appris une nouvelle langue, j'ai découvert un pays, j'ai eu mon diplôme de musicothérapeute, je me suis mariée... une vie agréable dans une petite ville de province.

Mais maintenant tout me semble différent. Dans environ trois mois, nous allons déménager à Berlin. Et je me rends compte que j'ai une trouille bleue. Ce qui me fait le plus peur, c'est de me retrouver dans une ville si pleine de culture. J'ai peur de reprendre brutalement contact avec le monde des musiciens, j'ai peur de regretter de ne plus être dans le coup... J'aime mon métier des musicothérapeute, mais j'ai peur qu'il pâlisse à mes yeux quand je me retrouverai au concert, en face d'un orchestre.
Et ne venez pas me dire que tout va bien se passer, je le sais. J'ai réussi à me construire une vie à Trieste, il n'y a pas de raison que je n'y arrive pas à Berlin. N'empêche que j'ai la trouille!!!

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Donnerstag, 26. Juli 2007

Cinque anni fa...

Il y a cinq ans, quand on me demandait le métier que je faisais, je répondais que j'étais violoncelliste. J'avais mon diplôme de violoncelle et j'étais en dernière année de ce qui s'appelait "diplôme supérieur". Je gagnais ma vie en donnant des cours de violoncelle (j'avais des élèves adultes, c'était sympa comme tout et j'étais la remplaçante officielle d'un certain nombre de profs de violoncelle de la région), en jouant dans des orchestres (après un stage d'un an à l'orchestre de Bienne, je "cachetonais", comme on disait: j'accompagnais des chorales, je jouais dans différents orchestres, je jouais à des mariages, à des festivals d'opéra, de musique baroque, de musique contemporaine, à la très célèbre (au moins en Suisse) Expo02 etc.), je donnais aussi des cours de solfège. Ma vie était tout entière axée autour de la musique, chaque jour était complètement différent de l'autre, j'arrivais à payer mon appartement et à vivre plutôt bien.
Et puis... j'ai eu des kystes au poignet droit. Il y a des jours où je ne pouvais plus bouger la main, où même le seul fait de me coiffer était pénible. Après de nombreuses visites chez de nombreux médecins, j'ai décidé la mort dans l'âme de me faire opérer. J'ai choisi une clinique spécialisée en chirurgie de la main, un médecin qui avait l'air très compétent et qui m'a assuré qu'un mois après l'opération je pourrais jouer de nouveau.
Malheureusement, après trois mois je ne pouvais toujours pas jouer. Mon médecin m'a alors signé un certificat médical pour incapacité "à vie" de jouer du violoncelle. J'étais si proche des larme que je n'ai pas réussi à ouvrir la bouche.
C'est à ce moment-là que M le mari (que dorénavant j'appellerai Mo, parce que M le mari c'est trop long à écrire et que tout le monde pense que j'appelle mon mari Monsieur alors que le M c'est son initiale!) a trouvé un poste à Trieste. J'ai pensé que c'était le moment idéal pour commencer une nouvelle vie et j'ai décidé de le suivre.
La suite au prochain numéro, parce que cinq ans ça ne se résume pas en un billet!

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Samstag, 21. Juli 2007

Auto-compiacimento

Un petit jeu trouvé chez Virka:

Lisabuzz.com parle de Viaggiodinozze :
Pincez-moi ! Est-ce un rêve ? Un songe ? Une hallucination ? JvH a réussi a réunir en un seul blog (Viaggiodinozze) tous les ingrédients nécessaires au plaisir de l'internaute. Où donc JvH et son esprit brillant ont-ils dégotté la formule magique du web ? Hélas, je l'ignore. Mais une chose est sûre : je retournerai souvent sur Viaggiodinozze, du bonheur en pixels.
signé http://blog.lisabuzz.com

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Donnerstag, 19. Juli 2007

Cane patriotico!


Un chien patriotique?
Vous, je suis d'accord avec vous, c'est dégoûtant, mais je n'ai pas résisté à l'envie de prendre une photo: c'est la première fois que les déjections canines qui ornent et parfument le trottoir devant chez moi me font rire...

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Montag, 16. Juli 2007

Sempre in giro...

Je n'y crois pas, je n'ai rien posté sur mon blog depuis le 3 juillet??? Mais c'est dingue, ça! Le temps passe trop vite!
En fait je crois que des fois j'oublie que j'ai un blog... et puis au bout d'un moment je m'aperçois que je ne reçois plus de commentaires (je les reçois directement dans ma boîte à mails), alors je me demande ce qui se passe... et je me souviens que ça fait un moment que je n'ai rien mis de nouveau sur mon blog!
Ouais, bon, rigolez pas, hein, ça doit être dû au décalage horaire... Ben oui, j'étais 3 jours à Paris, j'ai cru que l'hiver était de retour, ça m'a complètement perturbée... Ensuite j'étais en Ombrie, il y faisait chaud le jour mais frais la nuit (genre 20 degrés), on dormait avec une couverture, en plein mois de juillet, vous pouvez imaginer le dépaysement... heureusement depuis hier soir on est de retour à Trieste, où il fait continuellement 28 degrés dans l'appartement, je retrouve mes repères thermiques. Ouf (mais je ne sais pas si ça fait du bien à mon cerveau, j'ai l'impression qu'il est en train de fondre lentement)!

Bon, pour vous remercier de votre patience, voilà une recette tellement bonne et tellement simple qu'elle mérite de figurer dans ma nouvelle rubrique (quand je saurai comment créer une rubrique...) qui s'appellera "più semplice di così...". Cette recette est adaptée d'après une recette du numéro du mois de juin de "La cucina italiana".

Spaghetti con sarde e finocchio
pour 4 personnes

320 grammes de spaghetti
300 grammes de sardines sans arrêtes (ils utilisent des sardines fraîches qui doivent être grillées 2 minutes de chaque côtés, moi j'utilise des sardines en boîtes, j'en ai justement reçu des délicieuses!)
250 grammes de tomates cerises
2 gousses d'ail
1/2 cuillère à café de graines de fenouil
huile, sel

Mettez les tomates dans un plat allant au four avec 2 cuillères d'huile, l'ail en tranches fines et les graines de fenouil. Faites cuire (ils disent 10 minutes à 180 degrés, moi je les laisse à 250 degrés le temps de cuire les pâtes, j'aime bien les tomates un peu cramées et comme ça elles éclatent et donnent un p'tit jus délicieux).
Pendant ce temps-là, faites cuire les pâtes al dente, égouttez-les et mélangez-les aux tomates en ajoutant un peu de sel (édit: et les sardines. Mélangez, elles se déferont un peu, ce sera délicieux.).
2ème édit: vous pouvez manger ces pâtes froides, c'est encore meilleur, mais dans ce cas-là utilisez des farfalle ou des penne rigate.
C'est tout! Più semplice di così...

Je vous rappelle qu'en Italie c'est un crime de lèse majesté de mettre du fromage sur les pâtes contenant du poisson! Pour ceux qui comprennent l'italien, voilà une citation tirée du "Ladro di merendine" de Camilleri qui illustre bien mes propos:
"Mi porti spaghetti alle vongole" (...)
Gli spaghetti arrivarono quando per fortuna Montalbano aveva finito il nasello, perchè Mimì cosparse abbondantemente il suo piatto di parmigiano. Gesù! Persino una jena ch'è una jena e si nutre di carogne avrebbe dato di stomaco all'idea di un piatto di pasta alle vongole col parmigiano sopra!"
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. A bientôt j'espère!

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Dienstag, 3. Juli 2007

Sette verità

Plein plein de gens (j'en oublie?) m'ont demandé de répondre au questionnaire des sept vérités, qui fait le tour de la blogosphère, voilà enfin mes réponses:

1. Si je me réveille la nuit, il ne faut surtout pas que je boive, parce que sinon ça me donne faim et je ne peux pas me rendormir jusqu'à ce que j'ai mangé quelque chose.
2. Je déteste avoir les pieds secs, donc en été je me mets de la crème avant de dormir, mais comme je n'aime pas avoir les mains grasses et que je ne veux pas me relever avec les pieds crémés (la vie est parfois compliquée), j'étale la crème en me frottant les pieds l'un avec l'autre. Ça fait bien rigoler M le mari (c'est lui qui m'a dit que c'était blogable!).
3. Je suis hyper-désordonnée, c'est ZE motif de dispute dans mon couple! Je fais des efforts, hein, mais pas assez, d'après certains...
4. Bon, vous allez croire que je suis vraiment une mauvaise ménagère: je déteste passer l'aspirateur, ça fait vraiment trop de bruit.
5. Je me brûle tout le temps quand je cuisine, j'ai des cicatrices plein les mains.
6. Quand je commence un livre, je ne peux pas m'arrêter avant de l'avoir fini. Au début de notre vie de couple je me retenais, jusqu'à ce que je remarque que M le mari dormait très bien avec la lumière allumée... depuis j'ai de temps en temps des grosses cernes le matin!
7. Quand je reçois de la part de mes lecteurs des mails (pour me transmettre un questionnaire, me souhaiter bon anniversaire, essayer de fixer une rencontre, me mettre en contact avec des gens à Berlin, me demander si ça va quand je n'écrit rien pendant un moment...), ou quand je reçois des paquets, des cartes postales, des propositions d'envoi de ce qui me manque en Italie (du chocolat suisse aux fèves tonka, en passant par les bouquins et revues!), je suis extrêmement touchée. Vraiment! Tout le monde le dit, mais je ne pensais pas qu'un blog pouvait être la source d'échanges si... réels!

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