Donnerstag, 15. Februar 2007

La redac' du mois

Laurent, Olivier, Aurélie V, Alcib, Hervé, Hepao, Fred, Lady Iphigénia, Bergere, Ervalena, René, Bertrand, Isabelle, Nathalie, Aurélie N, Jean-Marc, bv et moi-même participons à la redac' du mois. Le principe est simple: on doit tous publier le même jour à la même heure un billet sur un argument imposé. Ce mois-ci, le sujet est "A la découverte d'un endroit que vous aimez". Mmmm... pas facile, il y a peu d'endroits que je connais vraiment assez bien pour que je m'y attache profondément. Je pense que l'endroit auquel je suis le plus attachée est la maison où j'ai passé une bonne partie de mes vacances quand j'étais petite. En y pensant, une marée de souvenirs (comme on dit en italien) m'a envahie:

Les routes rouges qu'on prend pour y arriver, puis le panneau qui indique Les Combes et le chemin cahotant où déboule souvent un lapin
Les iris tout autour de la maison, auxquelles mamie tient tellement et qu'il faut désherber si souvent
L'odeur des feuilles des figuiers qui poussent le long de la maison et la vigne vierge qui menace de l'engloutir
Les volets qu'il faut repeindre de temps en temps, chacun donnant son avis sur la couleur

Le puits. Ça fait rêver, un puits, non?
Le grenier, plein de livres de la bibliothèque rose, verte et rouge et or qui promettent des heures et des heures de lecture avide, d'araignées et de mort aux rats
Mamie qui s'affaire dans la cuisine pour préparer des repas avec des choses qu'on ne mange jamais à la maison: boeuf-carottes, poulets et rôtis, desserts, le tout accompagné de vin pour les adultes et de baguette croustillante
Le "canard" qu'on a le droit de tremper dans le café qui sort de la cafetière glougloutante
Le quatre-heure, qui est souvent l'occasion d'inviter quelqu'un: l'arrière-grand-mère qui s'appelle comme moi et qu'on vouvoie, ou les grandes-tantes (on ne sait pas très bien si on doit les vouvoyer, on essaye de contourner le problème). On prépare la table de métal blanc dehors (celle qui quand on appuie fort la main, y laisse des petites fleurs en relief), on sort les coussins pour les chaises, les bouteilles de sirop (c'est bon le sirop d'orgeat mamie?) et le muscat, les biscuits (plein de biscuits qu'on ne mange jamais en Suisse) et on s'apprête à raconter comment ça va à l'école, si on joue toujours du violoncelle, si on aime lire, et à écouter comment va Mme Truc et la cousine Bidule
Les poignées de portes: il y a celle qui a un truc qu'on soulève et qui ouvre le loquet de l'autre côté (je ne suis pas très forte en vocabulaire de portes) et qui fait un bruit si caractéristique, il y a les boutons de portes ronds qu'il faut réussir à tourner mais aussi celui en losange de l'entrée
La grande cheminée dans laquelle on fait du feu, on y fait de temps en temps griller des brochettes
Les jeux: les palets qu'on doit lancer dans la gueule de grenouilles, les puzzle sur la grande table de bois sombre, le uno, le croquet qu'on installe dehors
Le vieux pommier qui est prêt à s'effondrer depuis que je le connais, le cognassier, le grand cerisier, le chèvrefeuille bourdonnant d'abeilles, qui sent si bon
Les taupes et les lapins qui bouffent tout, les salopiauds! Même les géraniums que mamie plante près du puits
Papy qui chantonne toute la journée (et souvent la même chose, je pense à lui à chaque fois que j'entends "A toi la gloire")
Le silence, mais aussi les oiseaux qui chantent, la tondeuse de papy, les avions et les planeurs qui passent dans le ciel (des fois il y a des avions militaires qui passent en faisant un bruit de tonnerre)
Le vieux piano désaccordé, avec ses candélabres, l'ivoire qui manque sur certaines touches, et la pile de partitions émiettées
Les photos jaunies de papa, tata et tonton quand ils étaient petits, de papy et mamie quand ils se sont mariés, les aquarelles de la grande tante qui s'appelle comme moi, et celles de papy
La carrière de silex abandonnée où papy va jeter les déchets du jardin (dis papy c'est vrai qu'on peut faire du feu avec des silex?)
Les courses à Châtillons-sur-Loire, avec arrêt obligatoire au Bazar pour admirer les bagues de princesses (surtout celle avec la coccinelle!)


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Merci aux organisateurs de la redac' de m'avoir proposé de participer. Je ne sais pas si ce que j'ai écrit est intéressant pour tout le monde, mais j'ai adoré reprendre contact avec mes souvenirs des Combes.
Quand vous lirez cette redac' je serai en route pour Paris, où je vais pouvoir embrasser mes grand-parents, mes soeurs, mon filleul, tata-tonton cousin-cousines et plein d'autres personnes! Je reviens lundi soir, soyez sages d'ici-là.

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16 Comments:

Blogger Nathalie H.D. said...

Absolument delicieux, tes souvenirs des Combes! Le figuier le premier m'a conquise, le reste s'est deroule comme une pelote de bonheur.

Pour le vocabulaire des portes je te suggere de relire le petit Poucet, tire la chevillette et la bobinette cherra. Je me suis toujours demande comment ca fonctionnait ce truc?

Amities de Sydney
Bon sejour en famille !

13:04  
Blogger Nathalie H.D. said...

Et autre chose qui n'a rien a voir. je suis allee lire ton post sur le Giorno del Ricordo, les bras m'en sont tombes. De loin, on voit l'Europe diverse mais unie. Est-ce qu'on a tellement tort???

13:06  
Anonymous Anonym said...

huhuh, t'as vachement beaucoup de souvenirs :) mais t'as oublié la chambre de la tata sous les toits avec le placard secret, et la table roulante de mamie qui fait cling cling sur les dalles par-terre, et la nappe rouge et blanche de la salle à manger, et les plats dorés rapportés par papy et mamie du maroc ;)

merci pour tous ces souvenirs et à très bientôt!!! (aaahhh, j'ai pas commencé mes bagages!!!)

14:05  
Blogger N said...

Ah, que c'est chouette de connaître un endroit depuis si longtemps!

14:08  
Anonymous Anonym said...

J'ai été enchanté de découvrir la maison de ton enfance, qui m'a par la même occasion remémorer mes souvenirs d'enfances... Mes grands parents et la ferme, la langue rapeuse des petits veaux, le lait chaud dans les boille, les champs de blé, la cuisine de mémé odette, un amour de chien boulou, et mon grand pere qui se faisait lecher les pieds par boulou en mangeant une pomme a chaque fin de repas, la campagne, l'odeur de l'herbe, les jeux de gendarme et de voleur jusqu'a la tombee de la nuit...
Que du bonheur
Merci jojo

15:47  
Anonymous Anonym said...

éh... à quelques détails près, on dirait presque la même maison que mes grands-parents. Et puis, c'est toujours les mêmes histoires qu'on nous raconte sur Mme Truc et Cousine Bidule. D'ailleurs Mme Truc, on ne voit absolument pas qui c'est ;-)
Croyez vous que tous les grands parents avaient des maisons identiques ??
:-)

20:53  
Anonymous Anonym said...

Ah, Châtillon sur Loire ! Comme je vois que ce blog est super culturalisé, je n'hésite pas à rappeler que même Desnos a chanté cette petite bourgade berrichonne et ses papillons.....au nombre de 300 millions.

21:29  
Anonymous Anonym said...

Jolis souvenirs Jojo.
J'imagine que ta famille, nombreuse à venir te visiter sur ce blog ;-) va revivre avec toi, ces moments charmants.

23:08  
Anonymous Anonym said...

Ah jojo, tu as su faire revivre en chacun de nous des souvenirs de notre innocente enfance. C'est vraiment magnifique de se rappeler de tout cela, nous avons les 5 sens en eveil ;)
merveilleux, tout simplement.

07:41  
Blogger kpikene said...

En effet ça fait envie. :)

12:50  
Anonymous Anonym said...

Ton article est très intéressant et j'ai l'impression que chacun peut y retrouver un peu de son enfance...Ta maison est très agréable, tes souvenirs joliment racontés et...qu'elle belle famille !!!
Bravissima !

18:43  
Blogger Beo said...

Ah c'est comme si on y allait faire un tour nous aussi! :)

Bonnes retrouvailles sur Paris à toute la famillia!

18:58  
Anonymous Anonym said...

moi j'adore en tous cas, ça sent l'herbe, la campagne et les histoires d'Alice au pays des merveilles... ;-)

22:09  
Anonymous Anonym said...

La bague à la coccinelle !!!
Merci Jojo de me l'avoir rappellée dans ce très beau "Je me souviens" familial, bucolique et chatillonnais... Et les portes qu'on ne sait jamais comment ouvrir parce que chacune à sa personnalité, son secret... Et les iris, et le figuier qui sent bon meme si on n'est pas à deux pas de la Méditerranée... Et... Et...

Bravissima !!!!!

Chouquette

23:16  
Blogger fofie06 said...

je vous lis souvent mais n'ai jamais commenté à ce jour..
j'ai trouvé ce récit très touchant, très beau, ça sentait bon les vacances.. il m'a rappelait bon nombre de souvenirs, merci, tout simplement

22:42  
Anonymous Anonym said...

alors, alors, t'as survécu à paris?

11:45  

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